Lâcher prise sur le lâcher prise

Le lâcher prise ! Un mot beaucoup utilisé, et peut-être l’entendez-vous beaucoup. Je l’ai moi-même beaucoup utilisé, et j’ai essayé de l’appliquer dans ma vie, surtout lorsque je vivais des situations qui ne me plaisaient pas, et que je vivais des émotions fortes.

Pour certaines, lâcher-prise signifie souvent être zen, détendue, sereine, même lorsque l’on vit des situations difficiles. Lâcher prise serait aimer ces situations inacceptables. Mais ce n’est pas ça du tout.

Lâcher prise c’est accueillir ce qui est

Lâcher prise, c’est constater que, dans une situation donnée, on n’y arrive pas, et que cela génère diverses émotions : peur, colère, etc. C’est remarquer que c’est ce qui est présent pour soi, sur l’instant.

Bien sûr, vous préféreriez vous sentir confiante et joyeuse, mais si vous revenez à vous-même à cet instant précis, vous pouvez constater que ce n’est absolument pas les émotions présentes. Au contraire, vous avez peut-être envie de pleurer, de hurler, de taper sur un oreiller… Peut-être vous sentez-vous totalement victime, impuissante et incapable. Et si vous êtes encore plus attentive, peut-être remarquez-vous comment votre corps vit la situation. Avez-vous des douleurs ? Des tensions ? À quels endroits ? Notez-le sans vouloir que ça changer. Juste pour faire un constat.

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Prenez du temps pour accueillir vos émotions

Lâcher prise c’est accepter

Une mise en situation

Lâcher prise, c’est accepter ce qui est, et accepter le fait que l’on n’accepte pas. Je vous donne un exemple. Vous pouvez le transposer dans d’autres situations si besoin.

Un soir, alors que vous préparez le repas familial, vous êtes énervée, fatiguée et en retard car il y avait des grèves de transport. Un de vos enfants vous demande quelque chose. Il a besoin de sa réponse tout de suite alors qu’il aurait pu vous en parler depuis 10 jours qu’il avait l’information. Si vous avez des enfants dans votre entourage, je suis sure que vous voyez de quoi je parle.

Or, au même moment vous êtes encore sous le coup d’une colère avec votre patron. Et la question de votre enfant est la goutte qui fait déborder le vase. Vous lui répondez très sèchement, d’un ton désagréable, inadapté à sa demande.

Plus tard dans la soirée vous y repensez et vous vous en voulez, vous vous jugez d’avoir traité votre enfant aussi mal. Vous êtes en colère contre vous parce que vous n’avez pas pu vous contrôler et contre lui aussi parce que :

« Zut alors, il pourrait ne pas attendre les soirs où je suis archi-débordée pour me demander d’acheter ou de préparer ce truc pour l’école… alors qu’il aurait pu le faire il y a dix jours, cela m’aurait donné le temps de m’organiser ! ».

Et en même temps, vous vous sentez mal car ce n’est pas comme cela que vous envisagiez votre rôle de mère. Vous auriez aimé être d’une patience à toute épreuve, toujours zen, détendue, heureuse et enjouée… très à l’écoute des besoins de vos enfants et prête à y répondre au mieux… Malheureusement, ce soir, c’était plutôt l’inverse qui s’est produit. Et vous vous apercevez que vous êtes loin de l’image de perfection que vous auriez aimé être.

Accueillir ce qui est…et ce qui n’est pas

Accueillez vos sentiments. Observez ce que vous vivez, votre culpabilité, votre colère, la tendance que vous avez de vous jugez, votre désolation… Regardez comme un observateur pourrait le faire ce qui est présent pour vous. Constatez que vous aviez des envies particulières mais que dans la réalité vous vous êtes comporté aux antipodes de vos désirs et accueillez votre imperfection. Un peu comme vous pourriez accueillir un enfant turbulent et le prendre dans vos bras. Vous avez fait au mieux ce soir, même si ce mieux est très loin de votre idéal.

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Accueillez ce qui est, même vos ombres.

Le lâcher prise et le deuil

Pour lâcher prise, peut-être allez-vous devoir faire le deuil de la mère idéale que vous auriez voulu être, pour laisser la place à la personne humaine que vous êtes, avec  vos qualités et vos défauts. Peut-être allez-vous pleurer devant votre imperfection. Et c’est parfait !

Accueillez, soyez présente à vous-même, regardez que vous ressentez dans votre corps. Avez-vous des sensations particulières ? À quels endroits ? Quelles formes cela prend-t-il ? Observez.

Si vous vous surprenez à vous juger, à vous critiquez, observez encore. Un peu comme si vous étiez en retrait, et que vous étiez en train de visionner un film en 3 dimensions.

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Peut être devrez vous faire le deuil de certaines choses

Attention : n’en rajoutez pas en profitant pour vous fustiger et vous maltraiter en vous critiquant et en rajoutant dans le but de vous faire souffrir. Ne devenez pas votre bourreau, ni votre propre victime : il ne s’agit pas de rentrer dans un triangle infernal duquel il serait difficile de sortir.

Prenez le temps d’observer. Cela n’a pas besoin d’être long mais le simple fait de vous poser et d’observer va permettre à ce fameux lâcher prise de se faire… ou pas. En tous cas, vous allez vous sentir mieux rapidement même si vous ne revenez pas au top de votre forme immédiatement.

Vous n’êtes pas là pour être une image de perfection, mais la merveilleuse imparfaite que vous êtes. Et croyez-moi, c’est très inspirant pour votre entourage.

Je me souviens de Jane Birkin qui disait un jour que pour elle ses parents représentaient la perfection incarnée. Du coup, la barre était si haute qu’elle pensait qu’elle n’arriverait jamais à l’atteindre.

J’ai adoré cette interview qui m’a montré que même des parents parfaits, ce n’est pas l’idéal au final.

N’hésitez pas à me faire part dans les commentaires ci-dessous si vous arrivez à lâcher prise… ou pas.

Et si vous avez des trucs et astuces qui vous aident à aller dans ce sens, je serais ravie de les lire ainsi que les lectrices de ce site. Écrivez-les dans la zone de commentaires ci-dessous.

À tout de suite !

Vous pouvez reproduire ce texte et en donner en copie aux conditions suivantes :

  • qu’il ne soit pas coupé ;
  • qu’il n’y ait aucune modification de contenu ;
  • que vous fassiez référence à Merveilleusement imparfaite ;
  • que vous mentionnnez le nom de Marie Christine Provost.

2 thoughts on “Lâcher prise sur le lâcher prise

    1. Bonjour Énora,

      Merci beaucoup pour votre commentaire.
      Je suis ravie que cet article vous ait plu.
      Belle rencontre avec la merveilleuse que vous êtes.
      Cordialement,
      Marie-Christine.

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